Calendrier de travail
Messe dans les ruines À Houthem, une violente explosion secoue la maison d’Henri Bosquart, située aux « Quatre Vents ». Un shrapnel cause la mort de quatre soldats allemands sur place. Par miracle, la famille Bosquart s’en sort indemne, sans la moindre égratignure. À Comines (France), l’on s’étonne que des villes comme Lille, Roubaix, Roncq, ou encore celles situées en Belgique ne soient pas soumises à la même contribution de guerre. À Messines, une messe catholique se tient au milieu des ruines, sous un déluge de mitraille. Les troupes anglaises et canadiennes évitent désormais de traverser Ypres pour rejoindre le…
Des gendarmes allemands à Houthem Des gendarmes allemands s’installent à Houthem, marquant une nouvelle étape dans l’organisation de l’occupation. Les hommes envoyés en renfort du côté d’Arras rentrent à Comines, visiblement éprouvés par les combats. THE GERMAN ARMY ON THE WESTERN FRONT, 1914-1918 (Q 53735) A column of German troops marching up the line somewhere on the Western Front, May 1915. Copyright: © IWM. Original Source: http://www.iwm.org.uk/collections/item/object/205080307 Les troupes allemandes franchissent un temps le canal jusqu’à Zuidschote et au pont de Boezinghe, mais elles sont repoussées. À Steenstrate, la lutte reste acharnée. Le journal néerlandais De Telegraaf témoigne de l’horreur…
Brassera, brassera pas Alors que l’incertitude règne encore quant au fonctionnement futur des brasseries cominoises, une nouvelle tombe à 16 heures : les brasseurs peuvent finalement continuer à travailler pour leur propre compte, mais seulement jusqu’au mardi 18 inclus. Dans un communiqué, l’armée allemande reconnaît un échec sur le front situé entre Armentières et Arras. De son côté, le maréchal French reprend la rive est du canal de l’Yperlee, à hauteur de l’écluse de Boezinge. THE BRITISH EXPEDITIONARY FORCE ON THE WESTERN FRONT, 1914-1915 (Q 61653) The river Yperlee exposed due to damage to the roads by shell fire at…
Un espion à Warneton Depuis quelques jours, une pluie continue s’abat sur la région. Sur le front, un calme inhabituel règne, un de ces silences rares que la guerre accorde parfois. À la chapelle, les fidèles se pressent nombreux aux offices : il faut arriver au moins vingt minutes à l’avance pour espérer trouver une place. Jean-Baptiste Delporte – Fonds SHCWR Juste après les vêpres, on vient prier Monsieur le Curé Jean-Baptiste Delporte de se rendre immédiatement à la commandanture. Il s’y rend sans tarder et y trouve le commandant seul, visiblement de bonne humeur. Souriant, ce dernier le rassure…
Dernier brassin La circulation entre Wervicq et Comines Belgique est à nouveau interdite. Il est désormais impossible de franchir la barrière du chemin de fer, rue de Wervicq. Aucun passeport n’est délivré. Le transport des farines américaines en provenance de Courtrai est étroitement surveillé : chaque convoi est désormais accompagné par un gendarme. Partout ailleurs, les difficultés de déplacement sont tout aussi sévères. À Comines France, les restrictions sont encore plus drastiques : il est formellement interdit de quitter la ville, que ce soit vers Wervicq ou vers tout autre point cardinal. Tous les laissez-passer sont suspendus, sans exception. Les…
Difficile de se rendre à Wervicq À Comines France, tous les hommes âgés de 17 à 50 ans sont désormais tenus de se faire inscrire. Une nouvelle mesure imposée par l’occupant, qui alimente l’inquiétude. À la brasserie Dumortier, l’heure est au branle-bas de combat. Il faut tout remettre en ordre, car dès demain, les Allemands en prendront le contrôle pour y brasser eux-mêmes. Depuis plusieurs jours, le front semble étonnamment silencieux. Le grondement des canons se fait rare. Pourtant, dès la tombée de la nuit, du côté de Pérenchies et au sud de Lille, les détonations reprennent, régulières. Le crépitement…
A Ypres, on évacue les objets du culte. Le IIe corps d’armée bavarois prend possession de la brasserie Dumortier. Celle-ci est alors en pleine activité. Toutes les matières premières encore disponibles sont aussitôt réquisitionnées, contre un simple bon de prise. L’installation des équipements pour la production de limonade se poursuit sans relâche. Des camions déversent sans cesse des bouteilles vides, en prévision des productions à venir. Vers 16 h, un groupe composé de l’intendant, de trois officiers et d’un interprète fait son apparition. Après une inspection rapide des installations, ils demandent à voir le bureau. L’ordre tombe aussitôt : le…
Concert à Messines À la brasserie Dumortier, les soldats réalisent leur tout premier brassin, épaulés par les ouvriers et cinq hommes de troupe. L’activité reprend, mais désormais sous la supervision militaire. Dans le même temps, les signes se multiplient : l’Italie semble sur le point d’entrer en guerre. De nouvelles affiches viennent confirmer ce que tout le monde pressent. Pour l’heure, le front reste étonnamment calme, surtout dans le secteur nord, entre Hollebeke, Zandvoorde et Gheluvelt. Seul le grondement du canon retentit entre Lille et Arras. Sur la route entre Ypres et Menin, les batteries allemandes se déchaînent. Les Anglais,…
Des nouvelles troupes à Comines Depuis hier, un officier allemand occupe le bureau de la brasserie Dumortier. Par moments, un soldat-interprète vient l’aider. L’endroit n’est plus accessible aux responsables habituels. À Comines, on voit arriver de plus en plus de troupes allemandes. La ville est en pleine agitation. Des combats aériens ont eu lieu au-dessus de Comines, Houthem et Ten Brielen. Deux aviateurs anglais ont dû se poser en urgence, mais s’en sortent sans blessure. L’offensive allemande attendue sur la route Ypres–Menin a bien eu lieu. Heureusement, les Anglais avaient prévu une ligne de repli. La 28e division, proche du…
Encore et encore Comme la veille, les troupes allemandes arrivent en grand nombre à Comines. Les bombardements se poursuivent. Cette nuit, l’usine de Jean-Baptiste d’Ennetières a brûlé pendant cinq heures après avoir été touchée. A l’arrière plan, l’ancienne usine d’Ennetières – Fonds SHCWR La Ville s’organise pour le ravitaillement. Grâce au Comité hispano-américain, les habitants peuvent acheter à prix raisonnables du lard fumé, des langues salées, de la margarine, des pois, des haricots, du lait condensé, des tomates et des pommes de terre. Mais comme plus aucun passeport n’est délivré, il devient difficile de se procurer certains vivres. Pour transporter…
Fête de la Pentecôte Le jour de Pentecôte s’annonce radieux, mais il ne change rien à notre condition : nous restons prisonniers dans notre propre ville. Toute circulation est interdite au-delà des barrières et du canal, nous cantonnant à nos réunions du dimanche, parfois suivies d’un court moment au café pour rompre la monotonie. Un Cominois a mis la main sur un numéro de la Gazette de Lausanne : une annonce a particulièrement retenu son attention — un acheteur se dit prêt à acquérir plusieurs millions de cigares de modèle hollandais. Adresse à Adinkerque, en Belgique. Réaction amusée de notre Cominois : « Tiens…
Nouvelle attaque aux gaz Le soleil brille aujourd’hui encore sur Comines, mais dans les rues, l’ambiance n’a rien de festive. Les cabaretiers, à court de bière, se rendent à la brasserie pour tenter leur chance. Il leur faut patienter : pas de livraison avant une quinzaine de jours. Et encore, à condition d’être inscrits comme débitants autorisés. Même alors, la bière, lorsqu’elle reviendra, sera réservée aux soldats. Au loin, le front se déplace légèrement. Cette fois, les localités de Boezinghe, Zonnebeke et Zillebeke sont les plus touchées. À trois heures du matin, une nouvelle attaque au gaz frappe les lignes…
Bilan des attaques aux gaz L’agitation est palpable à Comines ce matin. Georges d’Ennetières a été arrêté par deux gendarmes et conduit à la Kommandantur, sous les yeux de sa mère et de son frère Auguste, effondrés. Il est accusé d’avoir fouillé la chambre du lieutenant allemand logé chez lui. Certains objets auraient disparu. Il passera trois jours en prison avant d’être jugé par un conseil de guerre. L’affaire fait grand bruit dans toute la ville. Dans les rues, un autre sujet agite les conversations : la bière manque. Beaucoup de cabaretiers n’ont plus rien à servir. La brasserie Van…
A Comines France le pain est à nouveau disponible Le calme persiste à Comines. Rien ne bouge, sinon au sud, où le canon gronde par moments, comme un lointain roulement. L’immobilité est telle qu’aucun passeport n’est encore délivré, et seuls les déplacements liés au ravitaillement de la ville sont tolérés. Un privilège rare cependant : Becquart, le pâtissier bien connu, a obtenu l’autorisation de se rendre à Courtrai à l’occasion. Hier encore, le pain était pratiquement introuvable à Comines-France. Mais ce mercredi, la Coopérative et le boulanger Warlop ont pu à nouveau en distribuer, et de bonne qualité. À Comines-Belgique,…
Les Allemands ne concrétisent pas leurs avancées La pénurie continue à se faire sentir dans les estaminets de Comines. L’installation des limonades avance à pas lents, et pour la bière, il faudra encore patienter huit jours. La plupart des cabaretiers, désormais sans rien à servir, sont contraints de fermer. Quelques-uns, notamment du côté du Godshuis, avaient tenté leur chance à Wervicq pour y faire provision, mais un ordre de la Commandantur interdit désormais aux brasseurs de cette ville de fournir des boissons à l’extérieur. Face à cette situation, des Cominois ingénieux se lancent dans la fabrication artisanale de limonade —…
La flotte autrichienne rentre en action À Comines Belgique, juste en face de l’église, une drôle de mode s’installe chez les soldats allemands : ils raffolent des photographies prises sur le front. Deux clichés circulent déjà : l’un montre l’aéroplane anglais abattu dimanche dernier, entièrement intact ; l’autre dévoile un profond cratère à St-Éloi, occupé désormais par des troupes allemandes. THE BRITISH EXPEDITIONARY FORCE ON THE WESTERN FRONT, 1914-1915 (Q 52027) British second line defences at St. Eloi, May 1915. Copyright: © IWM. Original Source: http://www.iwm.org.uk/collections/item/object/205285664 Pendant ce temps, les épiciers de la ville cherchent une solution pour se réapprovisionner.…
Vues depuis l’arrière-front allié À Comines, les restrictions s’alourdissent encore. Les autorités allemandes interdisent désormais toute circulation à vélo, en voiture ou en chariot dans la ville. En parallèle, elles annoncent l’achat de différents métaux au poids : cuivre, étain, fer… tout est bon à récupérer. La brasserie Dumortier est peu à peu transformée. Les soldats en prennent pleinement possession. La remise, qui abritait des chevaux depuis novembre, doit désormais être libérée pour devenir un entrepôt à limonades. Des civils sont réquisitionnés pour le nettoyage : ils retirent deux bons pieds de fumier, mêlés de branchages, de cendres et de…
De nouvelles troupes En ville, les travaux de fortification se poursuivent. Les laisser-passer sont refusés, même aux commerçants chargés du ravitaillement. Encore de nouveaux soldats sont arrivés, cette fois des Prussiens. THE BRITISH EXPEDITIONARY FORCE ON THE WESTERN FRONT, 1914-1915 (Q 60513) Soldiers of the 1/6th Battalion South Staffordshire Regiment with a carrier pigeon in trench, Hill 60, 1915. Copyright: © IWM. Original Source: http://www.iwm.org.uk/collections/item/object/205308072 M. H. Blieck, d’Houthem, est en visite à Comines. Il raconte que les habitants d’Houthem ont été consignés chez eux pendant un certain temps : les Allemands les soupçonnaient d’espionnage à l’aide de pigeons voyageurs.…
Un Zepplin dans le coin L’entrée de la brasserie Dumortier est désormais interdite. Les propriétaires ont été mis à la porte. Il paraît qu’il y a eu un vol de bière, et par conséquent, les civils ne pourront plus y accéder. Pour les estaminets, les civils n’auront plus rien à voir avec la bière. Les Allemands s’occupent de tout et ont désigné cinq cabaretiers belges et six français pour en vendre exclusivement aux soldats. Les autres n’auront rien, et les bourgeois non plus. Tout cela se fait par échanges de bons pour nos marchandises, sans qu’aucun prix ne soit précisé.…
Qui prend les risques Henry Dumortier a été convoqué au bureau pour des problèmes de gaz et d’électricité à la brasserie. Ces manquements pourraient entraîner une réduction de son indemnité, initialement fixée à 1.000 marks par mois, et qui passerait à 900 si cela venait à se reproduire. Pourtant, il n’était en rien responsable du manque d’électricité. Quant au gaz, il veillait à fermer le compteur chaque nuit pour éviter les accidents. Il signale d’ailleurs des fuites dans l’installation, réalisée par les soldats eux-mêmes. Il s’en rend compte à la fois par l’odeur persistante dans la cour et par le…