Des russes en nombre à Comines.

Il fait un temps superbe.
Dès le matin, on entend un roulement de canon dans la direction d’Arras.
On enlève les légumes du jardin pour les mettre à l’abri, car chaque jour il en disparaît.
Le soir, le long du canal, un combat d’aéros éclate : ils se mitraillent en plein ciel, puis, une fois éloignés, les tirs de la terre reprennent contre eux. Trois ballons captifs se distinguent nettement au-dessus du canal, et d’autres encore du côté de Wervicq.

Le ciel s’emplit d’avions, toujours plus nombreux.
À Comines, la viande commence à manquer.
La rumeur d’une grande offensive française et anglaise enfle de jour en jour.
Des Russes arrivent en nombre à Comines ; on les désigne aussitôt pour toutes sortes de corvées.
À Poperinghe, l’hôpital Saint-Élisabeth reçoit des malades et des blessés pour de courts séjours. Mais sous les bombardements incessants, les autorités anglaises songent à évacuer une partie des patients. Avec le soutien de la Reine des Belges, trois granges sont réaménagées à 1,5 km à l’ouest de la ville, bientôt rejointes par deux autres.