Encore deux de plus

Dès 6 h, on court chercher le vitrier et l’on prend pleinement la mesure des dégâts. Au clair de lune, le spectacle est navrant : les toits sont dégarnis, et toutes les rues, y compris celles de Comines France mais surtout en Belgique, sont jonchées de débris de toutes sortes. On visite quelques maisons : elles sont très fortement endommagées, c’est inénarrable.

Le cimetière, visible depuis le pont du canal, est très abîmé : le mur de façade est détruit, les monuments funéraires sont projetés en morceaux de tous côtés. À l’endroit de l’explosion, d’après témoins, un trou épouvantable de plus de trois mètres de profondeur est visible. Les couronnes des arbres à l’entrée ont été arrachées et projetées en tous sens.

Ruines Comines Belgique – Fonds SHCWR

Il est impossible de trouver des hommes de métier : ils ne savent plus où donner de la tête. On se contente, pour aujourd’hui, de faire remettre quelques carreaux dans une pièce ou une chambre ; la cuisine et la salle à manger attendront les jours suivants. Partout, on s’active à récupérer des morceaux de carton pour colmater les vitres brisées. Le couvreur ne peut venir avant demain. Le charpentier barricade les châssis et reviendra plus tard pour le reste.

Grâce à Dieu, malgré les nombreux débris reçus par beaucoup, personne n’est sérieusement blessé. De plus, il ne pleut pas et il ne fait pas trop froid. Chacun a le temps de se retourner et fait même visiter sa maison à qui veut la voir ; partout, le constat est identique.

Un va-et-vient incessant s’installe vers la Belgique, où personne ne peut dépasser la place Sainte-Anne.

Dans la journée, un combat d’artillerie se déroule et, vers 18 h, deux bombes tombent encore sur Comines.

Du côté britannique, les tunnellers entament aujourd’hui le creusement des galeries de mines qui n’exploseront que le 7 juin 1917, sous la ferme Vierstraete ainsi que de part et d’autre de la Riche Rue.

Sources :
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