A Comines, le vin de messe vient à manquer

Aujourd’hui, plus de canon ni de fusillade. Une fois de plus, on peine à croire que la guerre est toujours là.
À la brasserie, l’installation pour fabriquer de la limonade est presque terminée. On prévoit de pouvoir produire jusqu’à 40 000 bouteilles par jour. Mais il manquera d’eau. Des bouteilles vides arrivent de partout : les hangars sont pleins, la cour déborde et on en empile déjà dans le jardin.
Pour résoudre ce manque d’eau, des tranchées sont creusées pour amener l’eau depuis Halluin, via Ten-Brielen et Hollebeke, jusqu’à Comines par la gare. Un raccordement est même prévu vers la brasserie, en passant par le jardin. Pour cela, on doit arracher pas mal d’arbustes. Les tranchées font un mètre de profondeur.
À Comines-France, après la réquisition de 1 000 bouteilles de vin, le Doyen demande aux autorités religieuses allemandes de se charger elles-mêmes du vin de messe.
Côté belge, l’église neuve de Comines continue de se dégrader. Juste en face, sur la Grand-Place, le parc des pionniers est très bien fourni en matériel. On y a installé une machine pour tailler les pieux. Le long du canal, des soldats allemands se reposent à l’ombre tandis que des jeunes gens se baignent.

Pendant ce temps, en Belgique libre, le Premier ministre britannique Asquith est en visite. Depuis un sommet – probablement le Mont Kemmel – il observe les ruines fumantes d’Ypres, ainsi que celles de Messines et Wijtschate. On lui montre aussi les zones où des attaques au gaz ont eu lieu.
Enfin, à Gallipoli, les Alliés (Britanniques et Français) lancent une nouvelle offensive contre les Ottomans à Krithia. C’est le début de la troisième bataille du même nom. Les combats dureront jusqu’au 8 juin, sans grands résultats.