Encore un anniversaire

Voilà un an jour pour jour que les premières troupes allemandes franchissaient les rues de Comines.
Henry Dumortier s’en souvient encore avec netteté : il se trouvait alors à Ypres et dut rentrer à pied — une journée qu’il n’oubliera jamais.

Douze mois se sont écoulés, et pourtant comme le temps paraît interminable ! Quand donc viendra la fin de nos peines ?
À la même époque l’an dernier, nul ne pouvait imaginer la situation dans laquelle nous vivrions aujourd’hui. L’espoir a tenu longtemps, nous laissant croire que les maux de la guerre trouveraient rapidement leur terme. Mais peu à peu, au cœur de l’hiver, le découragement a envahi les esprits. Puis, avec le printemps renaissant, chacun a tenté de raisonner, d’accepter philosophiquement sa condition, en se confiant toujours à Dieu pour qu’Il abrège nos épreuves.

En ce jour anniversaire, nous apprenons le départ du commandant de place, von Faber, remplacé par un officier du 9e régiment. Le bourgmestre étant à Courtrai, ce sont Henri Lannoy, échevin, et Auguste Vandewynckèle, faisant fonction de maire, qui ont été mandés pour recevoir ses adieux.
Von Faber, présent à Comines depuis le 22 novembre 1914, cède sa place au commandant Van Kaupfmann, aussitôt présenté aux édiles cominois.

Les nouvelles du front nous parviennent aussi : un communiqué anglais fait état de la démolition de locomotives et de la gare de Valenciennes.

Pendant ce temps, à l’arrière, l’évacuation des enfants se poursuit. En Belgique non occupée, une vingtaine de petits de deux à sept ans, originaires des environs de Dickebusch, sont envoyés à Merlimont-Plage, entre Paris-Plage et Berck-Plage. Là, à l’hôtel de la Plage Vallois, le gouvernement belge prend en charge ces innocents, arrachés pour un temps au tumulte des combats.

Merlimont Plage vers 1910 – Domaine public / Commons Wikimedia
Sources :

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