Calendrier de travail

Vendredi 2 juillet 1915

Pas copain avec les Saxons Dans les communes voisines, des tensions apparaissent concernant le travail des ouvriers. Une passerelle est posée au grand et au petit pont pour permettre le passage d’une conduite d’eau. Celle-ci est raccordée à la conduite principale reliant Bousbecque à Hollebeke. Pont doublé à Comines – Fonds SHCWR Tous les ustensiles de cuisine amovibles, de 30 à 80 litres et plus, doivent désormais être déclarés. L’aumônier Haucke quitte la ville. Il semble ne jamais avoir sympathisé avec les Saxons. Au large de la Suède, un affrontement naval éclate autour de l’île de Gotland. Des navires russes,…

Samedi 3 juillet 1915

Un heureux événement La nuit est marquée par une fusillade particulièrement vive. Dans la population, les avis restent partagés : faut-il, oui ou non, travailler pour les Allemands ? Les positions varient selon les opinions politiques. Cette fois, ce sont les personnes capables de coudre à la machine qui doivent se présenter à la mairie. Chez les Dumortier, un heureux événement. Vers minuit, Magdeleine ressent de vives douleurs. À 3 h du matin, Louis part chercher le docteur Vouters, accompagné d’un soldat. Mais à son arrivée, la petite Marie-José a déjà vu le jour, à 3 h 15, au milieu…

Dimanche 4 juillet 1915

Un sombre destin La nuit est de nouveau agitée : la fusillade reprend et le canon tonne puissamment. Les coups partent d’une batterie placée non loin, entre Ten-Brielen et Wervicq. On distingue clairement le départ des obus, leur trajet sifflant dans l’air, et leur éclatement au loin. Vers 10 h, alors que les pompiers testent leur pompe derrière la vieille église, un incendie se déclare à la ferme Coppin à Bas-Warneton. Le feu aurait été déclenché par la scierie à vapeur installée sur place. Les fermiers Boscart, qui occupaient jadis les lieux, ont depuis longtemps évacué. Pompiers belges et français…

Lundi 5 juillet 1915

Arrivée à Comines La nuit a de nouveau été marquée par une canonnade rapprochée. Les coups, bien que espacés, font trembler les maisons jusque dans leurs fondations. Dans la cour de la brasserie Dumortier, l’activité bat son plein. On y décharge des quantités impressionnantes de bouteilles vides. Des affiches officielles viennent d’être placardées : tout cabaretier est désormais autorisé à se fournir en limonades et eaux gazeuses auprès de la fabrique du 2ᵉ corps bavarois. Un tarif fixe est imposé pour la vente au détail. Pour le vin, la seule autorisation de débit se trouve dans les dépendances de Charles…

Mardi 6 juillet 1915

La solitude commence à peser. La nuit commence sous les grondements puissants des canons, comme c’est le cas depuis plusieurs jours. Mais vers une heure du matin, la cadence s’intensifie encore : un roulement ininterrompu secoue les environs, en direction de Zillebeke et Gheluvelt, et ce jusqu’à l’aube. Depuis quelque temps, la vente de bière ralentit un peu partout. À la brasserie, Jean nous concède chaque jour quelques rondelles1 à distribuer. Nous les servons à tour de rôle aux clients fidèles. Ceux qui s’acquittent régulièrement de leur loyer bénéficient toutefois d’un petit traitement de faveur. L’interdiction de quitter la ville…

Mercredi 7 juillet 1915

Obus sur Comines Belgique La nuit s’est révélée un peu plus calme que les précédentes, même si les coups de canon et les fusillades se font toujours entendre. Par moments, de jour comme de nuit, de violentes explosions retentissent, parfois si proches que les murs en frémissent. Impossible de savoir ce qui explose si près de nous. Ce matin, les aéroplanes survolent la ville. La DCA se déchaîne, les tirs sont nourris et semblent viser des baraquements allemands. Trois obus s’abattent du côté de la route de Warneton. Le camion de la Ville poursuit, comme chaque jour, sa mission de…

Jeudi 8 juillet 1915

La troupe est saoule Les bruits de guerre ne faiblissent pas. C’est toujours entre le nord et l’ouest que résonnent le plus intensément les combats d’artillerie et les fusillades. Pourtant, même vers Deûlémont, les obus tombent nombreux. Hier encore, plusieurs se sont abattus sur le hameau du Mai-Cornet. À Comines, la menace sanitaire grandit. Le typhus semble refaire surface : plusieurs habitants sont atteints. À la brasserie, l’inquiétude monte également. L’écoulement des eaux usées provenant du lavage des bouteilles devient problématique. On a cassé un ancien passage en briques, cela aggrave les choses : les eaux sales risquent maintenant de…

Vendredi 9 juillet 1915

Pionnier Park sur la place Sainte-Anne Les nouvelles sont rares et l’espoir s’étiole. À Comines, l’isolement pèse plus lourd que jamais. Plus de journaux, plus de lettres, plus rien ne filtre du monde extérieur. Chacun sent peser le poids de cette guerre interminable, dont on approche déjà la première année. Voilà bientôt dix mois que la population vit sur la ligne de feu, dans une angoisse constante. Qui, un jour, pourra comprendre l’ampleur de ce que les civils ont enduré ici ? Ce matin, les épiciers de la ville, toujours emmenés par Joseph Plovier, tentent à nouveau de se ravitailler…

Samedi 10 juillet 1915

Roulement de canons à Comines Belgique Les combats continuent, toujours aussi violents. Par moments, on croit que cela va se calmer, mais ça repart aussitôt. Tout le monde se demande : quand cela va-t-il enfin finir ? À la brasserie, on s’organise malgré tout. Une pompe électrique est installée pour pouvoir utiliser l’eau d’Halluin. Huit grands foudres sont aussi arrivés et placés dans le magasin. Ils serviront bientôt. On a vu de grands éclairs derrière l’église de Comines Belgique. Le canon n’a pas cessé de tonner et on a entendu de longues rafales de mitrailleuses. Et puis, chose étrange :…

Dimanche 11 juillet 1915

Un vol dans la troupe Il y a un an, à la même époque, l’année 1914 nous avait offert de belles fêtes : un festival, l’inauguration du drapeau de la Jeune Garde, la ducasse, les célébrations de la Sainte-Anne… Aujourd’hui, plus rien. Aucune distraction possible. Les enfants n’ont plus grand-chose : pas de jardin, la cour est encombrée, pas de jouets, pas de vraies sorties, juste parfois une petite promenade en ville le dimanche. Quel contraste avec l’année passée… Un adjudant-chef allemand, en poste à Comines, a disparu. On l’accuse d’avoir volé de l’argent dans la caisse du régiment et…

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