Troisième bataille de l’Artois

La nuit ressemble à la précédente : des lueurs très vives zèbrent le ciel, pareilles à un orage violent.
Un aéro, monté par un Anglais et un Courtraisien, chargé paraît-il du service des lettres, connaît une panne et doit atterrir près de Waregem.

On ne délivre plus de passeports pour Courtrai, et ce jusqu’à nouvel ordre.
Paul Crombez, surpris avec de l’alcool chez lui, sort enfin de prison après dix-huit nuits passées sur une planche, nourri seulement de pain et d’eau. Son cabaret, en revanche, reste fermé définitivement.
Pendant ce temps, au sommet des états-majors, les désastres meurtriers du printemps 1915 n’ont pas refroidi l’ardeur de Joffre. Lors d’une nouvelle conférence franco-britannique tenue à Chantilly le 7 juillet, il propose une vaste offensive générale à l’automne, estimant que le rapport de forces redevient favorable aux Alliés. Une fois encore, la Champagne et l’Artois sont désignées comme champs de bataille.