La flotte autrichienne rentre en action

À Comines Belgique, juste en face de l’église, une drôle de mode s’installe chez les soldats allemands : ils raffolent des photographies prises sur le front. Deux clichés circulent déjà : l’un montre l’aéroplane anglais abattu dimanche dernier, entièrement intact ; l’autre dévoile un profond cratère à St-Éloi, occupé désormais par des troupes allemandes.

Pendant ce temps, les épiciers de la ville cherchent une solution pour se réapprovisionner. Obtenir un passeport n’est pas simple, mais ils finissent par obtenir l’autorisation d’envoyer un représentant à Courtrai. Après quelques discussions, c’est Joseph Plovier qui est désigné. Il achètera des marchandises pour chacun, et en retour, percevra une petite commission.
À la brasserie Dumortier, on improvise pour continuer la production. L’un des gros foudres a été scié en deux pour fabriquer des cuves destinées au lavage des bouteilles, qui s’entassent dans la cour. Un second foudre est sacrifié pour réparer les autres, bien qu’ils soient encore en bon état. L’activité est intense : chaque jour, douze à quinze ouvriers civils venus de Comines-France travaillent aux côtés de six soldats brasseurs, des cinq ouvriers de la maison et de deux buralistes. On produit vingt-cinq à trente rondelles de bière par jour, qui, sur avis du médecin-chef, doivent rester en cave quinze jours avant consommation.
Pendant ce temps, en Adriatique, la flotte autrichienne entre en action. Et à Ludwigshafen, dix-huit avions bombardent l’usine d’aniline et le pont sur le Rhin, faisant cinq morts et onze blessés.