Attaque aux gaz par les Alliés.

Le canon tonne toujours vers l’ouest. Dans la journée, il marque une courte pause avant de reprendre, vers quinze heures, avec une violence accrue. Beaucoup pensent que c’est du côté de Pérenchies que se joue l’action. Pendant ce temps, le ravitaillement devient chaque jour plus difficile : il n’y a presque plus de viande, les œufs sont introuvables, et comme nul ne peut se rendre à Courtrai, les marchandises se raréfient dangereusement.
Les Alliés déclenchent une attaque aux gaz. L’artillerie allemande réplique aussitôt et l’infanterie est lancée à son tour. L’assaut échoue dans notre secteur, mais d’autres fronts semblent connaître plus de succès.
À Comines France, on entend distinctement, depuis l’abattoir jusqu’à la campagne environnante, le vacarme lointain des batailles. À Comines Belgique, de nombreux pionniers embarquent par train, quittant la région.

À Lille, la répression s’abat : quatre habitants sont fusillés à la citadelle pour avoir donné refuge à des soldats désarmés et à un aviateur anglais.
Plus au nord, à Kemmel, on creuse des abris cimentés. À Bailleul, la ville est envahie de troupes britanniques. Chacun s’attend désormais à une grande offensive, et l’agitation gagne les villages situés derrière le front.
