Une canonnade infernale.

Il fait un temps épouvantable : pluie battante, vent violent, et les eaux envahissent les prés.

Dans les maisons occupées par les officiers allemands, dès 4 heures, un vacarme incroyable éclate, comme si tout le monde déménageait. Ce ne sont pourtant que les ordonnances qui se lèvent pour allumer les feux et mettre tout en ordre. Les enfants, eux, ne parviennent plus à dormir.
Les inscriptions pour la Suisse se poursuivent à un rythme soutenu. On dit que les Bavarois quitteraient bientôt la brasserie Dumortier. Les soldats, en conduisant le mulet de la brasserie, le blessent en accrochant un chariot.
Vers 17 h, après une canonnade infernale qui dure tout l’après-midi, les obus s’abattent sur Ten-Brielen et semblent se rapprocher. Nous en sommes quittes pour la peur. La soirée, elle, est plus calme.
À Comines France, nombreux sont ceux qui s’inscrivent à la mairie dans l’espoir de quitter le pays, sans vraiment connaître les conditions de départ. Quoi qu’il en soit, les hommes de moins de cinquante ans ne peuvent pas envisager de partir.
