Un heureux événement

La nuit est marquée par une fusillade particulièrement vive.

Dans la population, les avis restent partagés : faut-il, oui ou non, travailler pour les Allemands ? Les positions varient selon les opinions politiques. Cette fois, ce sont les personnes capables de coudre à la machine qui doivent se présenter à la mairie.

Chez les Dumortier, un heureux événement. Vers minuit, Magdeleine ressent de vives douleurs. À 3 h du matin, Louis part chercher le docteur Vouters, accompagné d’un soldat. Mais à son arrivée, la petite Marie-José a déjà vu le jour, à 3 h 15, au milieu du bruit des tirs. La mère et l’enfant se portent bien. Le baptême a lieu le jour même à 15 h 30 à la chapelle des Sœurs, célébré par le vicaire Delbove. Jean est parrain, Germaine marraine, en l’absence de Thérèse. La cérémonie est simple, partagée avec celle d’un autre enfant. Après l’office, une petite réunion se tient, avec flûtes et biscuits.

Dans le même temps, la cour de la brasserie est envahie. On y décharge du malt, de l’avoine, du charbon, et de nombreuses voitures destinées aux limonades. Deux longues files de chariots s’étendent depuis Sainte-Anne jusqu’à la brasserie et au-delà. Le va-et-vient est incessant : de 8 h à 11 h, puis de 12 h 30 jusque tard dans la soirée. La nuit, le tintement des bouteilles empêche parfois de dormir.

Le général français Ernest Barbot s’éteint des suites de ses blessures. Il s’était illustré en octobre 1914, en défendant Arras face aux troupes de Rupprecht de Bavière. Grièvement touché le 10 mai 1915, il ne se relève pas.

Ernest Jacques Barbot à gauche avec Philippe Pétain. Public domain- Wikimedia Commons
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