Toujours le même tra-la-la

Les fêtes de Noël sont célébrées avec tout le tra-la-la de l’année précédente, mais le cœur n’y est pas.
Noël se vit dans la peine et l’inquiétude. Par intervalles, le canon gronde encore, rappel constant que la guerre ne connaît ni trêve ni silence sacré.
Certains ont néanmoins réussi à se procurer quelques coquilles pour les enfants. Malgré tout, on a fait passer le petit Jésus. Au matin, la joie des enfants éclate au réveil, fragile éclair de bonheur dans un quotidien assombri.
La chapelle ne désemplit pas durant toute la journée. La foule s’y presse, cherchant réconfort et espérance. Jamais on ne pourra vraiment imaginer les souffrances qu’il faut endurer : souffrances morales surtout, souvent plus lourdes encore que les épreuves physiques.
À Lille, le typhus sévit. On parle de 1 500 à 2 000 cas. L’ombre de la maladie s’ajoute à celle de la guerre.
De l’autre côté du front, à Dickebusch, trois messes chantées sont célébrées et très suivies. Les soldats anglais se réjouissent des colis reçus de leurs familles et achètent des cartes de Noël pour leur exprimer leur gratitude.

