Les prairies sont inondées.

La nuit reste agitée. Depuis dimanche, il pleut sans arrêt et les prairies sont inondées ; il s’en faut de peu pour que les maisons le soient aussi.

Dès 4 h 30, les ordonnances s’agitent dans les escaliers et les maisons ; le vacarme est incessant. Le canon tire encore très fort toute la journée et, une fois de plus, des obus tombent entre Comines et Ten-Brielen ; les maisons en tremblent. Le soir, les tirs continuent.

Les prisonniers russes, employés par les Allemands pour creuser des tranchées, profitent d’une occasion pour s’échapper vers les lignes anglaises. Incapables de distinguer les langues des combattants, certains périssent dans la confusion.

À Comines France, la commune envisage un emprunt de 300 000 francs auprès de la Société Générale Belge, garanti par dix signatures de notables cominois.

Le poème de John McCrae est publié anonymement dans Punch. Il devient rapidement l’un des textes les plus connus de la guerre et restera associé aux commémorations du Jour du Souvenir.

Lieutenant Colonel John McCrae – Public domain, Wikimedia Commons

In Flanders fields the poppies grow
Between the crosses row on row,
That mark our place; and in the sky
The larks, still bravely singing, fly
Scarce heard amid the guns below.

We are the Dead. Short days ago
We lived, felt dawn, saw sunset glow,
Loved and were loved and now we lie
In Flanders fields.

Take up our quarrel with the foe:
To you from failing hands we throw
The torch; be yours to hold it high.
If ye break faith with us who die
We shall not sleep, though poppies grow
In Flanders fields.

Dans les champs de Flandre, les coquelicots fleurissent
Entre les croix qui, une rangée après l’autre,
Marquent notre place ; et dans le ciel,
Les alouettes, chantant valeureusement encore, sillonnent,
À peine audibles parmi les canons qui tonnent.

Nous, les Morts, il y a quelques jours encore,
Nous vivions, goûtions l’aurore, contemplions les couchers de soleil,
Nous aimions et étions aimés ; aujourd’hui, nous voici gisant
Dans les champs de Flandre.

Reprenez notre combat contre l’ennemi :
Nos bras meurtris vous tendent le flambeau,
À vous toujours de le porter bien haut.
Si vous nous laissez tomber, nous qui mourons,
Nous ne trouverons pas le repos, bien que les coquelicots fleurissent
Dans les champs de Flandre.

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