Des civils se servent.

Il pleut et les eaux montent de nouveau.

Le canon gronde toujours la nuit.
L’inspecteur ne se présente pas au bureau de la brasserie Dumortier. Il n’y a plus personne pour diriger les ouvriers civils. Le caporal et les derniers soldats ont quitté la cour à minuit, dans beaucoup de tapage. Ce matin, les civils ne savent que faire. Il ne reste que quatre soldats brasseurs, qui étaient partis puis sont revenus loger à l’estaminet « À la Brasserie ».
À midi, les civils quittent les lieux pour le reste de la journée.
À la même heure, le secrétaire — un Égyptien — vient demander à Henry Dumortier s’il est fixé au sujet de la brasserie. La réponse est négative. Le secrétaire précise que le 123ᵉ saxon, actuellement chez Dumont, viendra ici ; il ajoute que l’inspecteur a œuvré pour que la brasserie soit libérée, mais que d’autres ont travaillé en sens contraire. Henry se borne à répondre qu’il est regrettable de ne pas avoir été prévenu plus tôt, car il avait pris des dispositions pour faire rentrer des marchandises.
Dans l’après-midi, on apprend que l’inspecteur est parti avec ses deux secrétaires. La brasserie reste ouverte à tous, le bureau est fermé et les clefs de la brasserie se trouvent à l’intérieur. À 21 h, l’un des secrétaires, revenu sur place, passe un moment au bureau. Pendant tout ce temps, il n’y a plus de surveillance et des civils se servent et emportent diverses choses.
À Comines France, les jeunes gens atteignant l’âge de 17 ans dans l’année seront soumis à un appel régulier. On annonce également que, pour 1916, une taxe sur les chiens sera appliquée.
