Vengeance

À Comines France, les autorités imposent aux habitants de veiller à la propreté de leurs trottoirs. Toute négligence est sanctionnée d’une amende de 25 francs, soit 20 marks. Une exigence difficile à respecter, alors que la boue et la poussière règnent dans les rues.
Georg Lill retrouve son « Maître », revenu de congé.
À la brasserie Dumortier, l’activité est à l’arrêt : on ne brasse plus depuis lundi, par manque d’eau. Soldats et cabaretiers désignés doivent se passer de bière et de limonade, déjà rationnées ces derniers jours. Cela fait maintenant trois jours sans rien à servir. Depuis lundi, les ouvriers civils ont été remplacés par des gamins de 14 à 18 ans. Ils sont amenés chaque matin sous escorte d’un soldat, puis reconduits le soir. Dans le lot, beaucoup se montrent peu fiables : on en surprend dans les arbres fruitiers ou à marauder dans le potager.
Le pain, lui, est de nouveau mauvais : très noir, un peu aigre, à la limite du mangeable.
Pendant ce temps, le front s’embrase à nouveau. En Artois, les Français lancent une offensive pour s’emparer de la crête de Vimy. Ils se heurtent à une défense allemande solide et subissent de lourdes pertes. La deuxième bataille de l’Artois commence dans la douleur.
Sur le plan diplomatique, les États-Unis et l’Allemagne échangent des notes tendues, dans le sillage du torpillage du Lusitania. Et pendant que l’aviation alliée frappe la ville de Karlsruhe, l’Allemagne promet des représailles contre le territoire anglais.
