Les Allemands bétonnent dans tout Comines.

La nuit, la fusillade crépite avec force.
Vers 5 heures, de gros canons passent en deux pièces en direction de Wervicq ; vers 8 heures, l’un d’eux repasse.
Les civils continuent, au chant de l’« Internationale », à aller travailler à Houthem ; ils partent le matin, passent à nouveau le soir vers 19 heures et ne reviennent que dans la nuit.
Au Godshuis, des ouvriers refusent de travailler. Le commandant réagit par des mesures sévères : désormais, celui qui refuse sera privé, ainsi que sa famille, de tout secours de la Ville ; et si la Ville venait malgré tout à l’assister, une lourde indemnité lui serait imposée.
De la Commandantur, on vient faire signer qu’en cas de bombardement, Henry Dumortier doit céder sa cave à vingt civils. Dans cet abri, il reste encore des paillasses de soldats.
Partout, les Allemands creusent des caves et les renforcent ensuite de béton. Un mètre d’épaisseur, puis une couche de terre par-dessus. Les Cominois en concluent qu’ils comptent s’installer pour longtemps, et l’inquiétude grandit : « Comment pourra-t-on les mettre dehors ? »
Au front, commence la troisième bataille de l’Artois : la 10e armée française et la 1ère armée britannique affrontent la VIe armée allemande.
