Un enfant de trois ans tué.

Toujours de violents combats d’artillerie durant la nuit, accompagnés de fusillades. Il est difficile de ne pas savoir ce qui se passe. Voilà des mois qu’aucun journal ne peut plus entrer à Comines, et les rares privilégiés qui obtiennent un passeport ne peuvent nous en rapporter. D’ailleurs, ils sont toujours escortés par un gendarme, y compris Jules Van der Mersch, qui se rend chaque lundi à Courtrai.
La semaine dernière, les bureaux du comité ont été fermés à l’occasion de la fête nationale, et presque partout, des offices ont été célébrés en mémoire des soldats morts. En réaction, les autorités occupantes interdisent désormais, sous peine d’une amende de 500 francs, d’arborer le drapeau, de porter une cocarde ou toute décoration belge.

Aux Maisons ouvrières à Comines-France, un enfant de trois ans, atteint par un éclat d’obus, est décédé des suites de ses blessures. Il s’agissait de l’enfant unique de la famille Hasbrouck-Welmann.
On apprend également le décès, survenu le 12 mars dernier sur le champ de bataille, du Cominois français Pierre Catteau.
La presse française rapporte le passage du Kaiser à Tielt, venu encourager ses troupes dans leur projet de prendre Calais. L’objectif annoncé serait de rassembler 600.000 hommes entre Ypres et Nieuport. Une grande offensive allemande semble donc se préparer. Les autorités occupantes recruteraient désormais parmi les blessés et les malades ; même les gardes-frontières sont privés de leurs armes au profit des combattants. Enfin, de nombreuses granges et entrepôts sont transformés en hôpitaux.