Victoire française en Champagne

Le canon et la fusillade se font de nouveau entendre durant la nuit, sans toutefois atteindre l’intensité des semaines précédentes.
À la brasserie Dumortier, on constate encore des prélèvements : plusieurs carreaux de la serre ont été enlevés et l’on a pris des briquettes dans la cour, pourtant close, mais non verrouillée pendant la journée. Henry se rend auprès de l’inspecteur pour déposer plainte. Celui-ci pense d’abord que les Saxons sont les responsables. Concernant l’abattage du bouleau des jours derniers, il précise que le soldat fautif a été privé de sa solde pour une semaine (un mark par jour). Quant au remboursement de l’arbre, Henry préfère finalement ne pas le réclamer.
Les Bavarois, avant leur départ définitif, prennent soin de récupérer tout ce qui leur appartient, afin de ne rien laisser aux Saxons qui les relèvent.
Les démarches administratives se multiplient pour le moindre déplacement. Obtenir un passeport pour Wervicq relève presque du parcours d’obstacles :
- déposer une demande auprès du bourgmestre ;
- une fois l’autorisation obtenue, faire établir un passeport (avec photographie) chez Marcel Verstraete ;
- le faire signer à la Commandantur et s’acquitter d’un droit de 20 pfennigs ;
- revenir une heure plus tard pour le retirer ;
- le faire viser à la Commandantur de Wervicq ;
- et le rapporter le lendemain matin à Comines.

Sur le front, au nord du Mesnil-les-Hurlus, les Français enlèvent un saillant connu sous le nom de la Courtine et capturent environ deux cents prisonniers.
Plus à l’est, les opérations allemandes s’intensifient autour de la Duna, dans l’espoir de prendre Riga et Dwinsk.
Un sous-marin anglais a torpillé un croiseur allemand du type Prinz-Adalbert.
En Italie, Venise a été la cible d’un bombardement aérien autrichien.
En Serbie enfin, des troupes bulgares ont exécuté cent vingt soldats serbes blessés ou malades à l’hôpital de Štip — nouvelle qui, déjà, se répand avec horreur.
