2 h 30 de bombardement

La canonnade s’est poursuivie toute la nuit vers La Bassée. Ce matin, vers six heures, au jardin, le brouillard épaissit encore les sons : on croirait entendre la même canonnade, mais un peu plus à droite des clochers français. Puis, soudain, tout retombe dans un silence étrange.

À Comines France, un avion allié a ouvert le feu sur la ville. Jusqu’ici, les appareils ne disposaient pas encore de petits canons embarqués : une nouvelle étape est franchie dans l’arsenal aérien. Le ciel devient lui aussi un champ de bataille.

Vers seize heures, un fort coup de canon retentit, suivi du sifflement d’un obus… sans éclatement. Cinq minutes plus tard, le même son déchire l’air, puis d’autres encore. Les projectiles tombent près de la gare belge. On se réfugie précipitamment dans les caves, civils et soldats mêlés. Le bombardement a démarré vers 15h30 et dure jusque 17h environ.

Les coups de départ, venus sans doute du Gheer, résonnent puissamment. Pendant près de 2 heures et demie, une vingtaine d’obus s’abattent sur le secteur. La gare semble visée : la maison Wyffels, voiturier, est à demi détruite, et des éclats traversent la maison d’Alphonse Morel, juste en face. Par miracle, aucune victime n’est à déplorer.

Le soir venu, nul n’est tranquille : il semble que le canon allemand reprenne sa voix et bombarde à nouveau.

Dans la région, le Scherpenberg est désormais fortifié. On y creuse des tranchées et des abris souterrains.

Enfin, la nouvelle du jour attriste toutes les consciences : l’infirmière anglaise Edith Cavell, accusée d’espionnage, a été exécutée à Bruxelles, au Tir National. Son courage et son dévouement envers les soldats blessés, quelle que soit leur nationalité, lui valent déjà le respect du monde entier. (voir le 5 août 1915)

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