Qui prend les risques

Henry Dumortier a été convoqué au bureau pour des problèmes de gaz et d’électricité à la brasserie. Ces manquements pourraient entraîner une réduction de son indemnité, initialement fixée à 1.000 marks par mois, et qui passerait à 900 si cela venait à se reproduire. Pourtant, il n’était en rien responsable du manque d’électricité. Quant au gaz, il veillait à fermer le compteur chaque nuit pour éviter les accidents. Il signale d’ailleurs des fuites dans l’installation, réalisée par les soldats eux-mêmes. Il s’en rend compte à la fois par l’odeur persistante dans la cour et par le compteur qui continue à tourner.
À Wervicq, les civils refusent désormais d’aller travailler à Zandvoorde, après que des grenades sont tombées à proximité d’eux. D’autres équipes, venues de Menin, Bousbecque ou encore Comines, sont envoyées du côté de Wytschaete pour travailler à la canalisation des eaux d’Halluin, qui alimente tout le front. Des prises seront faites sur ce réseau pour ramener de l’eau vers Comines et ainsi approvisionner les brasseries locales.
Ypres brûle toujours, ses ruines toujours en flammes.
Un ballon allié a traversé le ciel cominois. On a tiré abondamment dessus, sans jamais l’atteindre. Était-il en perdition ? Était-il habité ? On ne le saura jamais.
Dans un texte d’une violence rare, Georg Lill s’en prend avec virulence aux planqués de l’arrière. « Qui porte les croix de fer, qui reçoit les prix du mérite ? demande-t-il. Celui qui vient au front une heure ou deux, avant de repartir ? Qui, bien propre sur lui, se vante d’être un héros dans ses lettres ? Qui n’a rien dans la tête, opprime les femmes allemandes et vante les Françaises ? Ce sont eux, les planqués. Et quand Joffre perce nos lignes, ce sont encore eux qui fuient. Ces truies aux yeux laiteux, aux joues molles et gonflées nous font horreur, à nous qui combattons. »

Sur le front oriental, les combats se poursuivent sans relâche. Les offensives allemandes et austro-hongroises continuent de presser les troupes russes, en particulier en Galicie.
Quant aux soldats français, on commence à leur distribuer de nouvelles tenues : un uniforme bleu-horizon et un casque d’acier.
NDLR : 📢 Encore une bonne nouvelle pour notre devoir de mémoire ! 🌐 www.war1418krieg.be
Saviez-vous qu’après la Grande Guerre, les Guides Michelin avaient publié un guide touristique des champs de bataille de 1914-1918 ?
Intitulé : « Ypres et les batailles d’Ypres : un guide, un panorama, une histoire », ce document rare allie mémoire, cartographie et récit.
Nous avons aujourd’hui obtenu les autorisations officielles pour utiliser plusieurs illustrations extraites de ce guide. Ces documents ne sont pas dans le domaine public et leur usage nous a été accordé de manière pratiquement exclusive !
C’est un véritable encouragement pour notre projet, et une reconnaissance symbolique forte de la part d’une maison prestigieuse comme les Guides Michelin.
Merci à eux pour leur confiance. Et à vous, pour votre soutien continu dans ce travail de transmission.
Guy et Paul