Séparation des deux Comines

On se sent un peu plus à l’aise, puisqu’il n’est pas tombé d’obus hier. Les quartiers de la gare, de la rue Neuve, du Sentier et même de la rue de Wervicq sont abandonnés ; on ne voit que des déménagements vers Comines-France ou le Godshuis. La gare est transférée au Godshuis et les déchargements se font désormais en grande partie à Comines-France. Il est à craindre que bientôt les obus atteignent aussi ces environs. En attendant, la journée demeure calme ; un grand brouillard couvre tout.

On dit que les trente-quatre civils français qui ont demandé à évacuer pourront partir vers Roubaix, mais tous ne sont pas acceptés. À Comines-Belgique, il y aurait plus de quatre cents demandes de départs, sur lesquelles on n’a pas encore statué.
L’autorité allemande décide de séparer les deux Comines. Comines-Belgique aura sa propre Kommandantur. Le siège sera établi dans la maison du secrétaire communal Gérard Vanneste, rue du Faubourg, à côté de celle du notaire Henri Lannoy.
De l’autre côté du front, à Dickebusch, les dentelières font de bonnes affaires : une jeune femme a réussi à produire une collerette qui lui a rapporté douze francs en deux jours de travail.
À Paris, un incendie ravage l’annexe des magasins du Bon Marché, où était installée une ambulance militaire.
