Bombardements sur Comines – France

Le canon tonne fortement, de nuit comme de jour.

Le jardin de la brasserie Dumortier est saccagé. On enlève les quelques sapins encore intacts ; ceux dont le sommet avait été coupé l’an dernier sont arrachés à la base. D’autres arbustes sont également abattus. Dans la rue, on ne voit passer que des sapins, destinés aux fêtes de Noël. Le jardin est dans un état lamentable.

Le bourgmestre ne peut se rendre à Courtrai. Il passe sa commande par l’intermédiaire du délégué de Wervicq et, après une démarche auprès de la division de Wervicq, il pourra s’y rendre mercredi.

À Comines France, selon le souhait du Comité hispano-américain, chaque habitant recevra, le jour de Noël, cent grammes de farine en supplément afin que chacun puisse avoir sa coquille. Les boulangers devront effectuer ce travail gratuitement. À Comines Belgique, on ne sait encore rien. On se renseigne chez le boulanger pour obtenir, au moins pour les enfants, un semblant de coquille, mais cela paraît difficile, voire impossible.

À la brasserie Dumortier a lieu aujourd’hui, à l’aide du camion Dumont et du mulet, le déménagement des sirops et des tubes d’acide carbonique. On demande le relevé de l’emploi du mulet pour ces quelques jours, en ajoutant la journée du lendemain, ce qui laisse supposer qu’il s’agira de la dernière journée, sans que rien ne soit confirmé. Les Allemands paient immédiatement.

Vers 14 h, une quinzaine d’obus passent en direction de Ten-Brielen ; le combat est acharné. Vers 16 h, de nouveaux obus tombent vers Ten-Brielen et le Godshuis ; les éclatements sont formidables, tout tremble et résonne fortement.

À 18 h, on apprend que l’officier inspecteur partira mercredi, non pour rester en Allemagne comme il le croyait, mais qu’après un congé de douze jours chez lui, il devra rejoindre Carvin. Samedi soir, il a donné un dîner d’adieu à ses amis ; ce n’est que le lendemain qu’il a reçu son ordre pour Carvin. Il semble que nous aurons des Saxons.

Le soir, vers 19 h, deux obus tombent successivement sur Comines France ; ce sont, semble-t-il, de petits calibres. Les voisins de la brasserie se réfugient une seconde fois dans la cave. Il passe de trente à quarante obus, qui tombent près de l’hospice-hôpital et des maisons ouvrières, sans causer de dégâts majeurs.

Salon de l’hospice – hopital avant 1905. Fonds SHCWR

À Comines Belgique, les Allemands aménagent des caves à la « Vieille Fontaine », dans la cour de la brasserie Van Eslande.

À l’Yser, un poste belge avancé situé au-delà du fleuve, face à l’ennemi, se trouve isolé après la rupture du câble du radeau, l’embarcation étant partie à la dérive. Après trois jours d’efforts intenses, on parvient à rejoindre les soldats. Les survivants sont retrouvés frigorifiés, affamés et complètement épuisés.

Sources :

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