Ypres, une ville qui se dépeuple

Même si le canon semble un peu plus calme, on voit encore la nuit les éclairs des obus. Dans l’après-midi, de nouvelles troupes arrivent et restent en ville jusqu’au soir. D’après ce que disent les soldats, une grosse offensive serait en préparation. Dans les tranchées, parfois, les ennemis ne sont séparés que par vingt mètres.
À Ypres, la Halle aux Draps venait tout juste d’être restaurée au début de la guerre. Les bombardements l’ont déjà en partie détruite, tout comme le reste de la ville. La Grand-Place est désormais vide.
Ypres a toujours connu des hauts et des bas. Au XIIIe siècle, la ville comptait 200 000 habitants, un chiffre énorme pour l’époque. Mais après des erreurs de gestion et plusieurs invasions, elle n’en comptait plus que 5 000 quelques siècles plus tard. Au début du XIXe siècle, elle devient une petite ville épiscopale, puis perd une partie de ses fortifications vers 1850.
Et en 1915, sous les bombes, la ville se vide de ses derniers habitants.

