Joffre prend la tête.

A propos de l’explosion d’hier soir, on apprend que c’est la cheminée de la fabrique Hassebroucq qui a été détruite ; on dit que d’autres cheminées sont condamnées, car elles servent de repaires aux artilleurs alliés.

Aujourd’hui, malgré un temps sombre, des aéronefs viennent inspecter les lieux. L’un d’eux se fait particulièrement remarquer : après avoir survolé l’usine Hassebroucq, il revient en droite ligne en passant au-dessus de la maison Dumortier et, malgré les tirs qui s’abattent dru autour de lui, il avance avec une lenteur inquiétante. Autour de nous, nous recevons quantité de débris provenant des impacts.

Beaucoup de personnes, terrifiées, passent tous les après-midi dans les caves, parfois une vingtaine serrées les unes contre les autres. Les bombardements sur la ville semblent s’intensifier.

La Ville fait débiter une bête ; le morceau à bouillir est vendu à 4,40 francs le kilo, mais il n’y en a pas pour tout le monde…

La soirée est calme, mais le bombardement allemand finit par reprendre.

La journée se clôt sur la nomination de Joffre au grade de commandant en chef de toutes les armées françaises en Europe.

Général Joffre – Creative Communs
Sources :

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