Un bain de mer a réjoui la troupe.

Le beau biplan Voisin, familier du ciel cominois et cher aux habitants pour l’audace de ses pilotes, ne vient plus réconforter la ville. Hier, après un vol superbe, il s’est abattu en spirale, semble-t-il du côté de Zandvoorde. On dit que les deux aviateurs sont morts dans l’accident.

THE FRENCH AIR FORCE ON THE WESTERN FRONT, 1914-1918 (Q 67018) A French Voisin biplane fitted with a 47 mm Hotchkiss gun at the Savy-Berlette aerodrome, 24 February 1916. Copyright: © IWM. Original Source: http://www.iwm.org.uk/collections/item/object/205218716

À Comines, chacun s’affaire autour des fruits. Pour échapper aux réquisitions, on les transforme en confitures. Partout les casseroles bouillent, les odeurs sucrées emplissent les maisons, mais déjà le prix du sucre grimpe brutalement.

Rentré à Comines, Georg Lill raconte la journée de ses camarades à Ostende : un bain de mer leur a rendu, pour quelques heures, le sourire et la légèreté d’une troupe en repos.

Pendant ce temps, un journaliste du Telegraaf, journal neutre hollandais, a pu visiter Ypres. Il décrit une cité fantôme : aucune maison n’est encore habitable, même si certaines gardent encore un toit. Les petites habitations ouvrières sont toutes réduites à l’état de ruines. Seul l’asile, un peu en dehors, reste debout. Les débris des maisons détruites servent à remblayer les routes. Quant aux victimes, leur nombre exact demeure inconnu : on parle de cent cinquante à trois cents morts, sans compter ceux restés sous les décombres. Les civils, escortés par les soldats anglais, viennent parfois récupérer les biens qu’ils avaient enfouis à la hâte avant de fuir.

Au même moment, en Suisse, se réunit du 5 au 8 septembre la conférence de Zimmerwald. Des socialistes de plusieurs pays y discutent de la guerre et cherchent quelle position leur parti doit adopter face à ce cataclysme.

Sources :

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