Trop de trafic dans la rue d’Hurlupin.

Le roulement du canon se fait entendre de plus en plus.
Le ciel se remplit d’aéros, ils passent nombreux aujourd’hui.
Avec la chaleur, la consommation de bière repart de plus belle, et ce jour on brasse activement.
À l’estaminet « À l’Arrivée des Bateliers », la cabaretière est condamnée à cent francs pour avoir servi de la bière aux civils. L’établissement ferme. Paul Leterme, au cabaret « Au Sentier », prend aussitôt la relève comme cabaret militaire.
Chaque soir, les soldats s’amusent jusque tard dans les greniers de la brasserie. Ils chantent, crient, rient à gorge déployée. Le vacarme, ajouté au bruit incessant des civils travaillant aux limonades, empêche ceux qui logent derrière de dormir. Il est étonnant que les enfants tiennent le coup.
Le « Maître » de Georg Lill, dérangé par l’agitation continuelle de la rue d’Hurlupin, obtient un logement plus calme rue de la Gare. On déménage aussitôt.

À Comines France, une nouvelle affiche surgit : tout ouvrier inscrit sur les listes qui refusera d’aller travailler sera privé de secours par la municipalité, sous peine d’amende pour celle-ci.
À l’Est, les nouvelles se propagent : les Allemands reculent en Russie, laissant derrière eux une ligne centrale dévastée. Le Tsar prend lui-même la tête du commandement.