Assomption
En ce jour d’Assomption, le ciel est aussi sombre que l’humeur générale : une pluie persistante tombe sur la ville. Dans la nuit, vers trois heures, de lourds canons venus de Wervicq ont traversé les rues.
Ce matin, les communions sont nombreuses. La chapelle ne désemplit pas, portée par un regain de ferveur religieuse. À Comines-France, l’église reste ouverte une partie de la journée, et les offices attirent toujours un public fourni. La neuvaine de Notre-Dame de Grâce se tient dans la chapelle du couvent, où la statue est exposée à la vénération des fidèles.
Dans l’après-midi, la musique du 17e régiment entonne un concert devant ses quartiers.
Georg Lill est affecté au service des recrues. Deux fois par semaine, celles-ci sont envoyées à l’avant pour creuser des tranchées. Leur ration est maigre et les efforts considérables.
Vers midi, des obus de 200 et 250 mm s’abattent sur la place de Dikkebus. Cinq soldats allemands, surpris en train de piller un commerce, y trouvent la mort. Les civils, eux, échappent miraculeusement à la tragédie.
Des bombardements violents secouent également le front de l’Yser.
En Alsace, à Wintzenheim, le roi de Bavière Louis III passe en revue ses troupes.