Pas un homme n’a été admis.

Le départ des évacués pour la Suisse a lieu ce matin à 3 h. Ils passent la nuit à la mairie, sous la direction d’Achille Lambin, afin de vérifier les bagages. À 3 h, ils partent à pied sous sa conduite vers Wervicq, accompagnés de trois chariots pour les bagages et les enfants. À Wervicq, ils prennent le train pour Lille, Valenciennes, etc. Les évacués sont tous indigents, à l’exception de Madame Froidure-Schoutteten et de ses enfants. Aucun homme n’est admis.

NDLR : Ce chariot est à Wervik mais on peut facilement imaginer la même chose sur nos places – Fonds SHCWR

La nuit se passe sans canon, mais avec une forte fusillade. La journée est calme.

L’inspecteur réclame le compte du mulet blessé, qu’il rembourse. Il fait visiter la brasserie afin de la rendre « en bon état » et annonce son départ pour samedi. Lui-même se rendra en Allemagne pour s’occuper des farines, tandis que ses employés et ouvriers retourneront aux tranchées.

C’est à cette période que commencent les premiers travaux de creusement de tunnels en prévision d’une attaque future, notamment ceux du secteur dit du Birdcage, en face du bois de Ploegsteert. D’importantes quantités d’explosifs y seront stockées. Ces galeries ne seront finalement pas utilisées lors de l’offensive, en raison de l’évolution du front ; l’une d’elles explosera bien plus tard, après la Seconde Guerre mondiale.

À Comines France, on enregistre les premiers départs de civils organisés par l’autorité allemande ; certains parlent de 83 personnes, d’autres de 93. Les obus continuent à faire des ravages : Monsieur Duflos est tué au cabaret « Belle Vue ». Des toitures sont endommagées dans la rangée de la boulangerie Becquart ainsi que rue d’Hurlupin, derrière chez Rohart.

À Bailleul, des femmes et des jeunes filles confectionnent des sacs de terre pour les tranchées et, plus tard, des masques à gaz pour les troupes anglaises, à l’ouvroir Jeanne d’Arc, rue du Collège.

Sources :

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