Il fait – 7°

Le combat sur le front reste d’une violence extrême. Le froid est mordant : le thermomètre descend à –7°.
La soirée d’hier s’est déroulée sans obus, et la matinée s’écoule dans un calme fragile. Mais vers quatorze heures, quelques obus sifflent, accompagnés d’aéronefs qui circulent au-dessus de la ville. À quinze heures, les tirs reprennent : cette fois, le départ de chaque obus ressemble à une explosion, alors qu’habituellement on n’entend qu’un coup sec. L’obus passe presque aussitôt ici, et son passage se fait en saccades plutôt qu’en sifflement.
Tous visent Comines France : les environs de la gare et la fabrique Hassebroucq. On en compte vingt-huit, dont certains sont d’une puissance impressionnante. Plusieurs civils sont blessés.
L’abbé Plovier, qui cherche refuge en entrant chez les Sœurs, est arrêté, conduit à la Commandantur, puis relâché.
La soirée retrouve ensuite un semblant de tranquillité.
Plus tard, le canon se remet à gronder avec une intensité terrible, et l’on perçoit le bombardement allemand.
Les civils, eux, peinent à distinguer à l’oreille les tirs alliés des tirs ennemis ; au moindre éclatement, au moindre bruit suspect, ils se précipitent dans les caves et les abris, préférant la prudence à l’incertitude.
En mer, au large d’Ouessant, le navire néo-zélandais The Star of New Zealand s’échoue. Ses quarante-quatre membres d’équipage sont heureusement sauvés du naufrage.

