Impossible de fermer l’œil.

Il est impossible de fermer l’œil de la nuit tant le canon tonne ; les maisons tremblent au point que l’on craint pour les fenêtres.
Vers le matin, le calme renaît.
Jusqu’à présent, la Commandantur belge ne fonctionne que pour les militaires, mais à partir de lundi, elle prendra aussi en charge les civils. Les demandes d’évacuation des Belges restent sans réponse. Une douzaine de Français ont toutefois pu partir aujourd’hui pour Roubaix, mais sans leur mobilier.
À Comines France, l’artillerie allemande tire sur Hooghe, lançant des coups d’une violence extrême vers seize heures.
À midi, une dizaine d’obus sifflent et semblent tomber assez loin ; on apprend qu’ils se sont abattus autour de l’usine Van Laer, de la fabrique Sigier et du jardin des Sœurs. Les dégâts sont minimes, et personne n’est blessé.
Dans l’après-midi, quelques aéronefs passent, et le soir — alors que tous sont déjà rentrés — une vingtaine d’obus tombent encore, côté belge comme côté français, vers vingt heures.
Vers vingt-deux heures, contrairement à la veille, tout redevient calme.
NDLR : Petit film d’ambiance : à 4 min 32, on aperçoit un peloton cycliste allemand quittant Lille, immédiatement suivi du départ de camions.
