Guynemer – sa première victoire

Henry Dumortier va prendre le café chez Jules Lambin, puis tous deux rendent visite à Louis De Wulf, qui, depuis l’occupation, ne quitte plus son domicile. Il fait la paire avec son voisin Ducarin. Peu à peu, les parties de cartes et d’astiquette chez Masure perdent de leur animation, jusqu’à disparaître complètement. Chaque soir cependant, ils essaient de retrouver un ou deux amis avec lesquels ils font une promenade le long du canal, avant de revenir par la Grand-Place. Là, ils prennent un verre « À la Paix », chez Lepoutre, pour finir « À la Fontaine ». Il faut bien tuer le temps, d’autant que depuis l’occupation de la brasserie, le va-et-vient incessant des chariots, des bouteilles et autres bruits donne mal à la tête.
Ils rencontrent également de nombreuses difficultés avec les jeunes civils employés sur place (vingt de jour et vingt de nuit) qui causent plus de dégâts au potager que les soldats eux-mêmes. Ils volent fruits et légumes, cassent de grosses branches pour les atteindre, et repartent avec du bois de fûts. Henry a porté plainte à la mairie, mais sans réel résultat.
À la brasserie, la qualité de la bière ayant laissé à désirer (il a même fallu la retirer de plusieurs endroits), une nouvelle méthode de brassage est adoptée. Le magasin à foudres est transformé en cave de fermentation. Les fenêtres sont murées, on y apporte quotidiennement de la glace, et après fermentation, la bière est transférée dans les foudres.
À 19 heures, les Anglais font exploser une mine d’environ 2 200 kg à Hooge, créant un cratère de six mètres de profondeur et de quarante mètres de diamètre. Le 4ᵉ bataillon du Middlesex sécurise les alentours et, avec l’aide du 1ᵉʳ Gordon Highlanders, repousse les Allemands d’environ 25 mètres. Le succès est total. Il faudra attendre le 30 juillet pour assister à une contre-attaque allemande, cette fois avec une arme nouvelle et redoutée : le lance-flammes. Le tunnel avait été creusé par la 175ᵉ Tunneling Company des Royal Engineers. Long de 60 mètres, il visait une redoute installée dans les murs du château de Vinck.
À Carrière l’Évêque, le caporal Georges Guynemer, pilote, et le soldat Charles Guerder, mécanicien, ont dû effectuer un atterrissage forcé à bord d’un Morane-Saulnier Parasol L, après avoir abattu un avion Aviatik près de Soissons.

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Par Paul Hermans, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=1807078