Offensive anglaise à La Bassée

Beaucoup de lueurs encore dans la nuit ; les projecteurs balaient le ciel au-dessus de la ville, traçant dans l’obscurité des faisceaux de lumière presque irréels.
Avec Charles Leclercq, Henry Dumoirtier s’arrange pour abattre quelques marronniers. Le caporal lui l’interdit à trois reprises et finit par le conduire à l’inspecteur. Celui-ci, après un court échange, autorise finalement l’abattage entre midi et quatorze heures. À la mairie, la réclamation n’est pas du goût de tout le monde ; les civils le regardent d’un mauvais œil.
Dans la journée, le canon gronde vers La Bassée : une offensive anglaise semble en cours. Le vacarme s’apaise seulement à la tombée du soir.

Nouvelle contrainte pour les habitants : ceux qui ont déclaré leurs poules ne peuvent plus en disposer librement. Ils devront dorénavant acheter la nourriture nécessaire à la Commandantur. Le nouveau commandant de place est un capitaine du 9ᵉ régiment.
Georg Lill, quant à lui, a reçu la charge du contrôle de l’hygiène au sein de trois bataillons. Il s’indigne du gaspillage observé dans les Casinos des Officiers d’État-Major et écrit :
« Les hommes qui se battent et montent la garde jour et nuit n’obtiennent qu’une fraction de ce que mangent les Maîtres des Casinos et les parasites de la Compagnie. Les soldats sont obligés de s’acheter quelques pommes de terre supplémentaires pour apaiser leur faim. Il leur faudrait réellement une double ration pour être rassasiés. »
Sur le front des Balkans, la situation s’aggrave : Belgrade vient de tomber.