Accompagné d’un hussard de la mort

Dès 8 h, Henry Dumortier se rend à la Kommandantur pour y remettre la lettre suivante :
« Monsieur le Commandant de place, après sept mois d’occupation, le IIᵉ Corps d’armée bavarois quitte notre brasserie. Sauf avis contraire de votre part, nous comptons disposer de notre établissement après leur départ. Recevez, Monsieur, nos salutations distinguées… »
Le Commandant étant en congé, la lettre lui est transmise.
Dans la matinée, le curé Jean-Baptiste Delporte est envoyé à Bas-Warneton pour administrer Monsieur le curé Louis Platel, gravement malade. Il est accompagné d’un hussard de la mort faisant fonction de gendarme. Le prêtre Platel souffre beaucoup de la guerre. Le hussard le laisse seul avec Monsieur le curé. A la sortie du prêtre, le militaire s’étonne que la cérémonie ait duré si peu de temps. Ayant trouvé Monsieur le curé dans un état satisfaisant pour le moment, Mr le curé Delporte s’est juste contenté de le confesser.

À Comines France, on affiche une taxe de 10 marks par chien, 20 marks pour un second, 20 marks pour le troisième, et ainsi de suite.
À Comines Belgique et à Comines France, on affiche l’interdiction de saluer les Russes, de leur donner des vivres — ce que faisaient fréquemment les enfants —, de leur transmettre des communications ou de manifester à leur égard.
On affiche également que les ordures doivent être déposées dans des bacs, lesquels seront ramassés chaque matin. Il est interdit de laisser traîner des déchets, sous peine d’amende.
Deuxième départ de soldats à la brasserie Dumortier ; le déménagement touche à sa fin.
Les obus tombés hier ont dévasté les maisons ouvrières à Comines France.
