Des civils tués

Toujours le canon la nuit, et le bombardement par les Allemands : on entend le coup de départ, rapproché, suivi du long sifflement de l’obus qui décroît peu à peu avant l’éclatement au loin, vers Poperinghe ou Armentières.
Vers 16h30, un formidable bombardement s’abat sur Comines. Deux obus éclatent presque simultanément sur la place de Comines-Belgique, un autre derrière le presbytère. Les vitres volent en éclats, un projectile atteint la maison de Pierre Kesteloot, à quelques mètres seulement de la cure.
Deux civils sont tués à Comines-Belgique, parmi eux Monsieur Butin, industriel de Comines-France, ainsi que deux ou trois soldats. Les registres de l’état civil ne mentionnent toutefois que le décès de Louis Cousin, domicilié à Comines-France, mort rue de la Gare.
La cave de la maison Dumortier est envahie par plus d’une centaine de personnes, affolées, accourues de tous côtés. Le premier obus est tombé sentier de Ten-Brielen. On s’y entasse, serrés, dans la pénombre. Le bombardement continue dans l’obscurité. Ceux qui ont osé traverser la place racontent avoir vu des cadavres étendus sur le pavé. Peu à peu, la nouvelle se répand : plusieurs civils sont morts, dont une jeune fille du sentier de Ten-Brielen.
Les vitres de la façade ont toutes volé en éclats, et à la brasserie, la façade arrière a subi les mêmes dégâts. Il semble même qu’un obus soit tombé dans le jardin.
Les derniers projectiles ont frappé Comines-France : la rue Gambetta est gravement endommagée. Vers 20h, le domestique vient annoncer qu’il y aurait une vingtaine de victimes.
On apprend encore que les personnes arrêtées la veille étaient montées dans le clocher, une lanterne à la main, pour observer la chute des obus.
À Wervicq, le Roi de Saxe décore les vétérans les plus méritants.

Sources :
Référence :
- Tome 2 – SHCWR
- Tome 12 – SHCWR
- La Guerre
- Fighting the Kaizer’s War
Auteur :
- Duvosquel Jean-Marie
- Delporte Jean-Baptiste
- Dumortier Henry
- Bernard Vernier
- Lucas & Schmieschek
