Le Mai-Cornet est bombardé

Funérailles d’Alphonse Coppin à 8 h 30.
C’est, en vérité, un enterrement presque civil, comme tant d’autres en ces temps de guerre : pas de messe, et le cortège se rend sans prêtre jusqu’à la sacristie. Là seulement, un vicaire prend la tête du cortège et conduit le défunt jusqu’au cimetière.
La chapelle ardente était belle, simple et digne. Il y avait beaucoup de monde : presque tous les réfugiés de Warneton étaient présents, silencieux et recueillis.

Cimetière Comines Belgique et soldats allemands – Fonds SHCWR

Toute la journée, de fortes détonations retentissent : essais de grenades. Au cimetière, chaque explosion fait trembler le sol, comme un souffle venu des tranchées.

Vers seize heures, des obus tombent, espacés, l’un après l’autre. On en compte quatre ou cinq sur le Mai-Cornet et le cimetière ; le plus proche est tombé derrière le « Duc de Brabant », les autres ont éclaté près d’Émile Bonte et de la « Clef des Champs ». Les habitants se replient dans les caves, un mouvement devenu presque instinctif.

Un monoplan français venu d’Houthem survole Comines et se dirige vers le Mai-Cornet. Il revient par le côté du Bonaparte, tandis qu’un second appareil met le cap sur Ten Brielen. Le ciel n’est jamais vide.

À l’arrière des lignes allemandes, on s’active : les soldats tracent une troisième ligne de défense. Chaque jour qui passe fortifie leur position, comme si la guerre voulait s’enraciner davantage encore dans notre terre.

Sources :

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