Un nouveau commandant Wesphalien

Depuis quelques jours, un temps de chien s’abat sur la région : vent, pluie, froid. L’hiver s’installe, et chacun se demande avec inquiétude ce qu’il nous réserve encore.

Les prix flambent : les œufs sont à cinq sous, le beurre à sept francs. Quant au savon noir, il est soit introuvable, soit d’une qualité déplorable.
Et toujours la même question revient, amère et lasse : quand donc cette tuerie prendra-t-elle fin ?

Aujourd’hui, nous allons à plusieurs visiter la fabrique d’Ennetières, à Comines-France. Le spectacle est désolant : métiers rouillés, matières premières piétinées, brûlées, déchiquetées ; des chevaux ont même été installés à l’intérieur, les murs percés pour les abriter.

 A l’arrière plan, l’ancienne usine d’Ennetières – Fonds SHCWR

Vers seize heures, le doyen, le curé, le bourgmestre de Comines-Belgique et le fonctionnaire remplaçant le maire de Comines-France sont convoqués par le nouveau commandant de place, un Westphalien. Il dit vouloir simplement faire connaissance et nous prie de « ne pas faire de politique ».

Pendant ce temps, les soldats français n’ont toujours pas reçu leur solde de cinq sous pourtant votée.

En France, un nouveau gouvernement se forme sous la direction d’Aristide Briand.

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