Jeanne 16 ans tuée

Vers 17 h 15, Comines-Belgique est de nouveau la cible d’un bombardement. Plusieurs civils sont blessés. Une jeune fille de seize ans, Jeanne Delbecque, est tuée devant sa porte, au n° 169 de la rue de Wervicq. Fille d’Alexandre Delbecque et de Marie Deconinck, elle était sortie regarder dehors. Le soldat de garde près du travers du chemin de fer l’avait avertie de rentrer, mais elle n’eut pas le temps d’obéir. Un éclat d’obus l’atteignit et la tua sur le coup.
Dans la zone non occupée, les habitudes de ravitaillement des commerces belges sont bouleversées. Ce n’est plus par Gand ni par Anvers que l’on passe, mais par Dunkerque, désormais principal centre d’approvisionnement. On y achète surtout du vin, du rhum et de l’alcool destinés aux soldats français et britanniques. Leur solde, largement supérieure à celle des civils, les pousse à dépenser sans compter, surtout à la veille de monter en ligne. La douane, disparue avec la guerre, n’est plus un obstacle. La bière, elle, continue d’être brassée sur place : à Rousbrugge, la brasserie Feys produit quotidiennement 120 tonneaux, sans repos dominical.
Au même moment, au-delà de la Manche, Londres est frappée par un Zeppelin commandé par Heinrich Mathy. L’aéronef bombarde le quartier d’Aldersgate, en plein centre de la capitale britannique. On dénombre vingt-deux morts et d’importants dégâts matériels.
