Les Bavarois profanent notre église

L’évêque de Spire, Monseigneur Michael von Faulhaber, séjourne quelques jours à Comines. Il voit de ses propres yeux les profanations infligées à l’église par les troupes bavaroises… mais ne dit rien. Pas un mot de protestation.
Un protestant logé au presbytère s’en émeut :
« Monsieur le Curé, je suis indigné. Chez moi, on ne croirait pas cela possible. Si j’écrivais ce que je vois ici, on m’accuserait de mentir. Pourtant, je le constate, l’armée ne respecte rien. »
Un autre ajoute avec amertume : « On nous dit que la foi est primordiale… Ici, ils transforment une église en terrain de manœuvres, un véritable Pionier Park. »

Sur le front de l’Yser, les Belges viennent en renfort des Zouaves et reçoivent les félicitations des généraux français.
Quatrième jour de la seconde bataille d’Ypres. Le front de l’Yzer s’englue dans le gaz, la boue, et le feu. Le brouillard jaune étouffe les lignes. Dans ce chaos, les combats se font à la baïonnette, sans répit. On ne fait plus de prisonniers. Les Allemands abandonnent leurs blessés. Et lorsque des brancardiers alliés tentent de les secourir, ils essuient des tirs.
Ypres brûle. Dix foyers d’incendie déchirent la ville. Les rares vitres encore intactes sont noircies de suie.
À des milliers de kilomètres de là, une autre page sanglante s’ouvre. Les Alliés débarquent à Gallipoli. Britanniques, Français, Australiens et Néo-Zélandais prennent pied sur la péninsule ottomane, dans l’espoir d’ouvrir un nouveau front. Mais très vite, la campagne tourne à la tragédie. Ce débarquement marque le début d’un affrontement long, meurtrier, et sans pitié.