Comines est encombrée de militaires

À Wervicq, on trouve encore de la viande en quantité et de belle qualité, à des prix raisonnables, ce qui contraste nettement avec Comines.
Vers 18 heures, le canon et la fusillade se font nettement entendre du côté de Zandvoorde. Les projecteurs balaient le ciel. La soirée est sombre, la pluie tombe. Aux alentours de 19 heures, des obus partis de Saint-Éloi s’abattent du côté de Ten-Brielen. Le fracas est tel qu’un instant, on craint que Comines ne soit visée à son tour.
Jamais depuis le début de la guerre on n’avait vu autant de militaires dans les rues de la ville.
Les officiers se montrent souvent parmi les plus bruyants. Leurs ordonnances s’empressent de rechercher les logements les plus confortables, ce qui donne lieu à des discussions vives, non seulement avec les habitants, mais aussi entre soldats de différentes unités. La tension est perceptible.
À Ypres, la porte de Menin n’a plus rien d’une véritable porte. Elle n’est plus qu’un passage étroit ménagé entre les sacs de sable entassés, une ouverture improvisée au milieu des fortifications. Une sentinelle y tient poste, avertissant les passants selon le bruit que font les projectiles tombant sur la ville — unique protection dans un paysage désormais méconnaissable.

