L’utilisation des gaz de combat modifie la stratégie militaire

À Comines-France, les citoyens belges sont sommés de s’inscrire à la mairie sur ordre des autorités allemandes. Personne ne connaît la véritable raison de cette mesure soudaine.

Dans les rangs alliés, l’inquiétude grandit. Mille questions circulent : d’où viennent ces vapeurs meurtrières qui frappent les premières lignes et laissent les soldats désemparés, incapables de fuir ? Un officier allemand, blessé puis fait prisonnier, livre les premières explications.
Depuis quatre jours, des cylindres chargés de gaz ont été discrètement installés dans les tranchées allemandes. Les soldats ont attendu que le vent tourne en leur faveur. Au moment choisi, les vannes furent ouvertes, libérant une nappe mortelle qui s’abattit sur les tranchées alliées, semant la panique.
Les soldats allemands, eux, portaient des masques rudimentaires, imprégnés d’un liquide chimique censé les protéger. Mais cette protection s’avéra bien insuffisante. Là où le gaz avait ouvert une brèche, le manque de renforts empêcha l’avance allemande d’être pleinement exploitée.
Pendant ce temps, Dunkerque subit un nouveau bombardement.
Sur l’ensemble du front, un constat s’impose : l’armée allemande semble renoncer à atteindre Calais, objectif devenu hors de portée.
Victime civile :
Albert Moerman, né à Ploegsteert le 12 décembre 1913, est décédé aujourd’hui à une heure du matin, à l’hôpital d’Armentières, rue Sadi-Carnot 142. Il n’avait qu’un an et demi. Le drame s’est noué selon le témoignage de Madame Louis Six. Le petit Albert a été grièvement blessé par l’explosion d’un obus. Son frère, qui en faisait collection, avait ramené l’engin près de la maison. Sa sœur, en le manipulant, l’a accidentellement fait tomber, provoquant l’explosion. Albert fut conduit d’urgence à Armentières avec deux de ses sœurs, également blessées. Un soldat anglais, installé non loin pour écrire une lettre, a été tué sur le coup. L’explosion a aussi blessé Marie-Louise Notredame, Lise et Lucienne Moerman, ainsi qu’Elise Pattyn.
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