Nos enfants courent en vagabonds

Printemps radieux sur la région.

L’administration allemande évoque timidement la reprise des écoles… sans pour autant restituer les locaux qu’elle occupe depuis le début de l’occupation. Partout, à leur arrivée, ces messieurs de la grande Kultur réquisitionnent chapelles, couvents, écoles – et, tôt ou tard, même les églises. Les enfants, livrés à eux-mêmes, errent depuis des mois sans instruction ni catéchisme. Faute de bâtiments, faute aussi de confiance : les parents hésitent à les envoyer, de peur pour leur sécurité.

Georg Lill, quant à lui, assiste à une scène aussi surprenante que pittoresque : une danse populaire dans un établissement français, où certains exécutent les pas en bottes, d’autres pieds nus, le tout dans un rythme effréné.

À Ypres, c’est au tour des Canadiens de faire leur entrée, musique en tête. Une première immersion dans la ville martyre avant d’affronter l’ennemi.

Sur la Côte 60, modeste butte de déblais ferroviaires sur la ligne Courtrai-Ypres, l’armée britannique, en poste depuis février 1915 après la relève des Français, prépare minutieusement une offensive. La 171e Tunneling Company s’est déjà affairée sous terre ; l’heure est venue de replacer les troupes, en vue d’un assaut précédé d’un gigantesque coup de mine. C’est la 13e Brigade du général O’Gowan qui en reçoit la mission, prenant position dans le plus grand silence.

photograph (Q 44168) Troops manning a trench, Hill 60. Copyright: © IWM. Original Source: http://www.iwm.org.uk/collections/item/object/205278547
Sources :
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